lundi 17 mars 2008

Séance du 26 mars : Francis Corblin

Le mercredi 26 mars, Francis Corblin (Paris IV, Institut Jean Nicod) interviendra sur le thème suivant:

Pronoms et révisions

Comment analyser les pronoms et les indéfinis de telle sorte que leur rôle dans les énoncés de révision tels que (1) , signalés à l'attention par Strawson (1952), se trouve légitimé ?

(1) A. Un homme a sauté du pont.

B. Il n'a pas sauté, on l'a poussé.

La présentation établit que l'anaphore est un ingrédient nécessaire de ce type d'enchaînement discursif, et que ce fonctionnement anaphorique ne peut pas être capté par les théories classiques (Evans 1980, Kamp 1981), quel que soit le mécanisme de révision qu'on leur adjoigne. Pour traiter de ces cas, on propose une extension de la notion de référence mentionnelle utilisée dans Corblin (2007) pour rendre compte des fonctionnements pronominaux marginalisés par les théories classiques comme les pay-cheque sentences, ou l'anaphore à des segments d'idiome.
L'idée centrale est que la forme anaphorique répète non un référent, mais une mention. On propose une définition de la notion de mention indéfinie et de l'anaphore comme répétition d'une mention dans le cadre d'une extension de la DRT. Cette extension consiste, pour l'essentiel à indexer les référents de discours aux mentions linguistiques qui les introduisent.
Cette proposition semble couvrir une partie des intuitions formulées en terme de "Speaker's reference" par Kripke (1997) . On examine quelques-unes de ses conséquences, notamment en ce qui concerne la différence entre la notion de vérité (dénotationnelle) , et la notion dialogique de correction, laquelle implique fidélité à l'individu associé par le locuteur à une mention et indépendamment des propriétés qu'il lui assigne, peut-être à tort, dans l'énoncé.

Pour le cadre de la présentation, on peut se reporter à :
Corblin, F. (2007) "Pronoms et mentions", BSLP, .CII, fsc. 1, 285-323, disponible ici.

Cette séance aura lieu de 13H à 15H, en salle 019 de la Maison de la Recherche.

Venez nombreux !

vendredi 14 mars 2008

Séance annulée

Pour raisons de santé, la séance de Claudio Majolino 'Référence et intentionnalité: Meinong vs. les meinongiens' du lundi 17 mars est annulée.
La prochaine séance de ce séminaire se tiendra le mercredi 26 mars avec une intervention de Francis Corblin sur le thème 'Pronoms et révision'.
Plus de précisions sur cette intervention très prochainement!

Référence et intentionnalité: Meinong vs. les meinongiens

Ce lundi 17 mars, de 13h à 15h, en salle 019 de la maison de la recherche, est prévue une intervention de Claudio Majolino (Lille 3) sur le thème suivant :

Référence et intentionnalité: Meinong vs. les meinongiens

En 1972 Gilbert Ryle pouvait affirmer : “let us frankly concede from thestart that Gegenstandstheorie itself is dead, buried and not going to beresurrected”. C'était à l'époque où, démoli par Russel et achevé parQuine, Meinong semblait condenser tous les maux ontologiques qui découlentd’une mauvaise théorie de la référence. La situation semble radicalementchangée aujourd’hui où un nombre de plus en plus important de philosophesse réclament de Meinong. D'où les quatre questions suivantes:
1) Pourquoi ce retour de la théorie de l'objet?
2) Quels sont les aspects de la "théorie de l’objet" et de la logique quien découle (celle élaborée par Mally) qui sont repris aujourd’hui ?
3) Quels aménagements a-t-elle subi pour être adaptée à un cadre logique(post-frégéen) qui n'était pas le sien ?
4) Et, pour finir, qu’est-ce que même les interprètes les plus bienveillants
ont dû refuser de Meinong ?

mercredi 5 mars 2008

Séance du 12 mars: Identité, Identification, Référence

Mercredi 12 mars, Emmanuel Genot (Lille 3) interviendra sur le thème suivant:

Identité, Identification, Référence

Kripke a introduit un "puzzle" portant sur l'attribution de croyances à un agent rationnel, impliquant des désignateurs rigides:
Pierre, qui est Français, pense que "Londres est jolie". En visite dans un quartier délabré, et ignorant que la ville qu'il entend appeler "London" est la même que Londres, Pierre forme la croyance que "London est laide".
Les croyances de Pierre sont contradictoires, Londres et London étant, d'après Kripke, "nécessairement" co-référentiels.
Lewis a proposé un diagnostic, qui préfigure les sémantiques bi-dimensionnelles, en introduisant une évaluation qui tient compte des alternatives épistémiques de l'agent (où le désignateur 'métaphysiquement' rigide n'est pas 'épistémiquement' rigide).
Toutefois, l'analyse de Lewis est compatible avec une approche pragmatique et unidimensionnelle. Les croyances de l'agent sont évaluées par rapport à un cadre de référence formé des croyances d'autres agents. Cela suppose que les agents évaluateurs partagent des modes d'identification, qui peuvent être représentés par des fonctions de choix d'un certain type.
Bien qu'une solution soit proposée au puzzle de Kripke, il s'agit plutôt de montrer comment développer systématiquement les propositions partiellement développées par Hintikka et Sandu dans leur critique de la New Theory of Reference, dont les sémantiques bidimensionnelles sont une évolution.

Cette séance aura lieu de 13H à 15H, en salle 019 de la Maison de la Recherche.

Venez nombreux !