Pronoms et révisions
Comment analyser les pronoms et les indéfinis de telle sorte que leur rôle dans les énoncés de révision tels que (1) , signalés à l'attention par Strawson (1952), se trouve légitimé ?
(1) A. Un homme a sauté du pont.
B. Il n'a pas sauté, on l'a poussé.
La présentation établit que l'anaphore est un ingrédient nécessaire de ce type d'enchaînement discursif, et que ce fonctionnement anaphorique ne peut pas être capté par les théories classiques (Evans 1980, Kamp 1981), quel que soit le mécanisme de révision qu'on leur adjoigne. Pour traiter de ces cas, on propose une extension de la notion de référence mentionnelle utilisée dans Corblin (2007) pour rendre compte des fonctionnements pronominaux marginalisés par les théories classiques comme les pay-cheque sentences, ou l'anaphore à des segments d'idiome.
L'idée centrale est que la forme anaphorique répète non un référent, mais une mention. On propose une définition de la notion de mention indéfinie et de l'anaphore comme répétition d'une mention dans le cadre d'une extension de la DRT. Cette extension consiste, pour l'essentiel à indexer les référents de discours aux mentions linguistiques qui les introduisent.
Cette proposition semble couvrir une partie des intuitions formulées en terme de "Speaker's reference" par Kripke (1997) . On examine quelques-unes de ses conséquences, notamment en ce qui concerne la différence entre la notion de vérité (dénotationnelle) , et la notion dialogique de correction, laquelle implique fidélité à l'individu associé par le locuteur à une mention et indépendamment des propriétés qu'il lui assigne, peut-être à tort, dans l'énoncé.
Pour le cadre de la présentation, on peut se reporter à :
Corblin, F. (2007) "Pronoms et mentions", BSLP, .CII, fsc. 1, 285-323, disponible ici.
Cette séance aura lieu de 13H à 15H, en salle 019 de la Maison de la Recherche.
Venez nombreux !
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