Problèmes de référence lors d’un changement de perspective :
logiciens jaïns vs grammairiens pâninéens
Dans l’exposition de leur ‘théorie des points de vue’ (naya-vâda), les jaïnas critiquent la prétention à l’universalité des thèses des autres écoles de pensée indiennes, dont celles des grammairiens et des théoriciens du langage de la tradition pâninéenne.
En utilisant l’ouvrage de Prabhâcandra du 9e siècle de notre ère, le prameya-kamala-mârtanda, ou ‘ce qui éclaire le fonctionnement des objets de la connaissance justifiée’, nous développerons celle de leurs critiques qui porte sur la question de la référence lors d’un changement de perspective et, plus précisément, sur le problème suivant :
La référence des expressions qui incluent un aspect temporel peut se faire à partir d’une perspective autre que celle du contexte d’assertion
A partir de là, la critique jaïn est la suivante : si la grammaire de Pânini force l’interprétation en donnant des règles qui établissent laquelle de ces perspectives il faut choisir, alors les grammairiens sont incapables d’épuiser tout le contenu de signification d’une expression (qui, selon la théorie jaïne, est par nature pluriel) et doivent en être conscients.
Les arguments que nous rencontrerons seront très proches de ceux avancés dans la discussion de Kripke sur le problème de la désignation dans les contextes intentionnels.
...à mercredi !
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