Sortez donc vos agendas : nous nous retrouvons le jeudi 10 janvier de 10 à 12h en salle 019 de la maison de la recherche.
Bonnes fêtes de fin d’année et merci à tous pour cette année riche de discussions !
Un mot ou une expression anaphorique reçoit une interprétation en fonction de la signification de son antécédent. Cela veut dire que si l'on veut déterminer la référence d'une pronom anaphorique, il faut pouvoir déterminer la référence de son antécédent. Deux approches sont alors possibles: soit analyser les anaphores comme des variables liées, auquel cas on adopte un cadre quantificationnel pour expliquer la résolution anaphorique; soit analyser les anaphores comme des expressions référentielles, et alors les anaphores possèdent une référence en elles-mêmes. Après une brève présentation de ces deux approches, nous verrons les problèmes qu'elles suscitent, notamment à travers l'analyse des célèbres donkey-sentences, et nous proposerons une solution qui combine les aspects quantificationnel et référentiel.
La logique a toujours envisagé avec soupçon les fictions. Comment est-il possible de raisonner sérieusement et scientifiquement sur des choses qui n’existent pas?
L’approche la plus sérieuse à ce sujet, plus connue sous le nom de logique libre, a été réalisée par Karel Lambert. Il s’agit en fait d’une abréviation pour logique libre de tout engagement ontologique. En ce sens là, nous proposons une discussion des différentes approches en ce domaine. Ce sera l’occasion de revenir sur le défi que présente cette logique.
Fondements philosophiques de la logique libre.
Particularisation et Spécification comme axiomes interdits.
Les dialogues comme contexte adéquat pour l’analyse des fictions.
Limitations du calcul de séquent.
Nécessité d’une logique dynamique.
Dynamique ‘de choix’ et dynamique de ‘mise à jour’.
Les phrases ci-dessus n’ont pas de référence.
La sémantique des mondes possibles de Kripke (Naming and Necessity), sur laquelle se fonde habituellement la logique modale, mène à des énigmes apparemment insolubles.
L’enjeu est de dépasser cette sémantique en introduisant l’opérateur lambda dans la logique modale de premier ordre. On verra comment cet opérateur permet de désambiguïser les énoncés modaux contenant un nom propre selon les traditionnelles lectures de re et de dicto. A partir de là, on disposera d’un outil formel pour considérer les noms propres comme des constantes non rigides.
Bien que l’on accepte différents types de modalités, le point consistera essentiellement à montrer - désambiguïsation des énoncés à l’appui - que la distinction des modalités proposée par Kripke n’est pas satisfaisante. Grâce à l’augmentation de la force expressive du langage pour la logique modal par l’introduction de l’opérateur lambda, on mettra en évidence le caractère fallacieux de ce soi-disant exemple d’énoncé a priori contingent de Kripke.
Enfin, on verra dans quelle mesure cette approche ouvre une voie pour une explication uniforme du comportement des désignateurs dans les contextes intentionnels en général.
Et c'est toujours de 13H à 15H, en salle 019 de la Maison de la Recherche.
Voici enfin un petit aperçu des réjouissances, que vous pouvez également consulter sur le site STL :
26 septembre
Marie-Hélène Gorisse (Lille 3) & Justine Jacot (Lille 3)
Introduction au séminaire
Juan Redmond (Lille 3)
Introduction à la notion de référence dans la philosophie de la logique de Frege
3 octobre
Matthieu Fontaine (Lille3)
La désignation rigide et la logique intentionnelle
9 octobre (attention, séance spéciale : mardi)
Nicolas Clerbout (Lille 3)
La désignation rigide et le subjonctif
10 octobre
Helge Rückert (Mannheim)
Intensional contexts ? A myth !
Le Dr Rückert sera présent à l'université du 9 au 13 Octobre pour un cycle de conférences et des séances de discussions
24 octobre
Matthieu Fontaine (Lille 3)
Modalités et désignation non rigide dans la logique intentionnelle
31 octobre
Juan Redmond (Lille 3)
La logique libre
7 novembre
Markus Stepanians (Saarbrücken)
La notion de référence chez Frege
14 novembre
Justine Jacot (Lille 3)
Quantification et référence dans le langage naturel : le cas de l'anaphore
5 décembre
Gildas Nzokou (Lille 3)
L’ontologie dans les langues bantu
21 décembre (attention, séance spéciale: vendredi)
Julio Guillen (Lille 3)
Le problème de la fiction en psychanalyse : « jugement d'attribution » et « jugement d'existence » chez Freud; la distinction entre « réel » et « réalité » chez Lacan
27 février
Justine Jacot (Lille 3)
L'identité intentionnelle : une introduction du point de vue sémantique
12 mars
Emmanuel Genot (Lille 3)
Identité intentionnelle et ré-identification, d'un point de vue épistémique: le cas de "puzzling Pierre" comme "test" de la tenabilité épistémique de la « New Theory of Reference
21 mai
Marie-Hélène Gorisse (Lille 3)
La querelle des entités sans référence en Inde
2 juillet
Séance plénière – Bilan de l'année – Projets pour l'année suivante
Sont également prévus :
Christophe Alsaleh (Amiens) : La conception de la rationalité chez Grice
Francis Corblin (Paris) : Pronoms et mentions
François DeGandt (Lille 3)
Claudio Majolino (Lille 3)
Friederike Moltmann (Paris) : Introduction aux tropes
Ahti-Veikko Pietarinen (Helsinki)
Graham Priest (Melbourne)
Gabriel Sandu (Paris)
...comment, donc, mieux passer l'année qu'en notre compagnie ?
Quelques excellents articles introductifs:
« Reference », Routledge Encyclopedia of Philosophy
« Reference », Stanford Encyclopedia of Philosophy
« Descriptions », Stanford Encyclopedia of Philosophy
« Rigid Designators », Stanford Encyclopedia of Philosophy
« Non existent objects », Stanford Encyclopedia of Philosophy
Quelques articles « classiques » et incontournables sur la question de la référence:
D. Davidson, 1979: The inscrutability of reference, The Southwestern Journal of Philosophy, 10, p. 7-19, reprint. in D. Davidson, Inquiries into Truth and Interpretation, Oxford, Clarendon Press, 1984, reed. 2001, p. 227-241.
K. S. Donnellan, 1966: Reference and Definite Descriptions, The Philosophical Review, 77, p. 281-304. Disponible ici.
G. Frege, 1892: Über Sinn und Bedeutung, trad. fr.: "Sens et dénotation", in G. Frege, Ecrits logiques et philosophiques, Paris, Seuil, 1971, p. 102-126.
W. O. Quine, 1969: Ontological Relativity, in Ontological Relativity and other Essays, New-York, Columbia University Press.
B. Russell, 1905: On denoting, Mind, 14, p. 479-493, reprint. in B. Russell, Logic and Knowledge, London, New-York, Routledge, 1956, reed. 1994, p. 41-56. Disponible ici, ou là.
P. Strawson, 1950: On referring, Mind, New series, 59, 235, p. 320-344.
Quelques ouvrages:
P. Geach, 1962: Reference and Generality: an Examination of Some Medieval and Modern Theories, Ithaca & London, Cornell University Press (third revised ed.: 1980).
S. Kripke, 1980: Naming and Necessity, 2nd ed., Cambridge (Mass.), Harvard University Press.
W. O. Quine, 1960: Word and Object, Cambridge (Mass.), MIT Press ; trad. fr. de J. Dopp & P. Gochet, 1977: Le Mot et la Chose, Paris, Flammarion, coll. "Champs".
W. O. Quine, 1961: From a Logical Point of View, 2nd ed., Cambridge (Mass.), Harvard University Press.
Bonne lecture !